mardi 28 février 2012

Deuil dans la famille (un)

Depuis que Dick Grayson a quitté la Bat-cave pour devenir Nightwing, diriger les Jeunes Titans et s’imposer comme protecteur de Blüdhaven, le port commercial de Gotham, un nouveau «jeune prodige» s’est associé à Batman dans sa lutte éternelle contre le crime. Jason Todd, au tempérament fougueux et au mauvais caractère, est un gamin élevé dans la rue, et que Batman a arraché à une vie de larcins et de violence. De son ancienne existence, Jason a gardé le goût de la bagarre, de la provocation et de la loi du Talion... Le caractère bouillant et sanguin de Jason inquiète Batman, qui voit d’un mauvais œil un jeune garçon de son âge se lancer bille en tête dans l’aventure, au milieu des fusillades, des explosions, et des complots des nombreux ennemis de Batman. Il tente de tempérer les actions de son jeune partenaire afin de lui éviter le pire. Mais quand Jason se met en quête de l’identité réelle de sa mère, le chevalier de la nuit ne peut que suivre le mouvement. Décidé à veiller sur son jeune pupille, Batman va bientôt croiser les chemins de Lady Shiva et du Joker, dans un ballet de bruit, de fureur et de haine. Un ballet dont la mort conclura le dernier acte!

Batman : Un deuil dans la famille
Scénario de Jim Starlin
Dessin et couleurs de Jim Aparo
Traduction et édition chez Semic
en décembre 2003
I.S.B.N. 2-84857-044-X


Grand classique des aventures de Batman. Et malgré le fait que je déteste tout ce que représente le personnage de Robin. Ben malgré tout, c’est une histoire qui me fout les glandes. Ce doit être à cause de l’épilogue. Et la citation de la fin qui prend tout son sens dans cet album. Les dessins sont vieux, c’est dommage, mais ça n’enlève rien au dramatique du truc. J’aime vraiment beaucoup. Tout est superbement orchestré, dirigé, une véritable symphonie à la colère. Tout est bon, et la conclusion d’Alphonse de Lamartine... «Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières? Vains objets dont pour moi le charme est envolé; Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.»

Douce (la)

Fedor Dostoïevski 1821-1881. «À ce moment là, je l’ai regardée comme si elle était mienne. Je ne doutais pas de mon pouvoir sur elle. C’est formidable lorsqu’on ne doute même plus.»

La douce
Scénario de Loïc Dauvillier
Dessin et couleurs de Mikhaël Allouche
Édité chez Carabas
en octobre 2007
I.S.B.N. 978-2-35100-360-2


Une nouvelle très sombre. Assez glauque. Très bizarre. Et vraiment malsaine. Un amour incompris, inavoué. Une belle merde (oui, je sais, je suis très vulgaire ces derniers temps, veuillez m’en excuser s’il vous plait). Bref, c’est très bon, très noir. Et le pire, je le pense, c’est que c’est à la portée de n’importe qui, on peut transposer ça à, à peu près, tout le monde. Enfin, n’en disons pas plus, c’est assez beau comme histoire, et les dessins le rendent idéalement.


J’ai rencontré cet auteur à Angoulême, la seule année où j’y étais. En fait, j’attendais Jason, et voyais cet auteur seul. Je regarde discrètement le nom sur le papier, et le reconnais (le nom, parce que le type, je l’avais jamais vu). Je m’approche du coup, et ouvre un bouquin. Bof, j’aime pas trop, la couverture de l’autre m’attire l’œil, j’ouvre et voit cet univers un peu sombre et sale. J’aime bien. Je regarde un peu mieux, et cède. Il me semble qu’il n’y avait personne, ou alors peut-être une personne ou deux, je me rappelle plus bien. Toujours est-il que le type n’était pas franchement bavard (moi non plus, remarquez) du coup, j’ai pas trop pu me faire d’idée sur lui, mais en tout cas, j’aime son bouquin, et le dessin qu’il a fait est superbe, du coup, je ne peux que m’incliner et lui dire merci.

DMZ 5

Dans La guerre cachée, l’attention s’éloigne des soldats du front et des politiciens pour se tourner vers les gens de la ville, les civils qui luttent pour survivre dans les pires conditions imaginables. Composé de six nouvelles qui introduisent de nouveaux personnages ou se concentrent sur d’autres existant déjà, La guerre cachée est un volume essentiel de la série DMZ.

DMZ 5 La guerre cachée
Scénario de Brian Wood
Dessin de Riccardo Burchielli, Danijel Zezelj et Nathan Fox
Couleurs de Jeromy Cox
Traduction de Thomas Davier
Édité chez Panini Comics
en juillet 2009
I.S.B.N. 978-2-8094-0783-9


Toutes les nouvelles ne sont pas excellentes. Par contre, celles qui le sont, le sont vraiment. Du coup, c’est un peu embêtant. Je peux pas dire que c’est génial, parce que celles qui ne sont pas excellentes, même si elles restent efficaces et bonnes, ne sont pas excellentes justement (oui, j’ai des actions sur le mot excellentes, plus je répète le mot excellentes, plus je gagne de fric (si seulement ça pouvait être vrai)). Enfin, ça reste un très bon tome, pas de souci avec ça, il faut le lire aussi, mais c’est vrai qu’en passant après le précédent, on a tendance à en attendre beaucoup. Très bon malgré tout, pas de souci là-dessus, et même si plusieurs dessinateurs sont de la partie, ils sont tous assez fidèles ce qui donne une régularité non négligeable.

GloomCookie

GloomCookie s’attache à suivre les pas d’un groupe de personnages aux destins liés... de façon tout à fait originale. Il y a Lex, laquelle est amoureuse de Max. Max n’éprouve rien pour elle (quoi que...) et aime la faire marcher. Il y a Isabella, la «Reine» de la communauté goth, qui aime exercer son emprise sur les autres. Et enfin, il y a Sebastian, lequel ignore tout de son passé, et de sa petite amie, Chrys, qui n’aurait pas fait de mal à une mouche avant de rencontrer le monstre caché sous le lit de Sebastian.

GloomCookie
Scénario de Serena Valentino
Dessin de Ted Naifeh
Traduction d’Achille(s)
Édité chez Akileos
en octobre 2006
I.S.B.N. 2-915168-36-9


Bon alors voilà. C’est mignon, c’est des histoires d’amourettes rigolotes sur fond de gothiqueries. C’est pas mal fait du tout hein, mais le truc c’est que c’est un peu trop niais pour moi. J’avais beaucoup aimé à la première lecture, mais là, je dois avouer être un peu déçu. Après bon, c’est pas franchement le moment de lire ce genre de chose, mais j’avais pas les Courtney Crumrin sous la main, et je voulais lire du Naifeh. Donc voilà, je pense que c’est vraiment pas mal, faut juste que les circonstances soient meilleures. Et aimer le miel. L’univers est très joli par contre, rien à dire là-dessus, et certains des personnages sont tout bonnement géniaux.


Voilà, j’ai rencontré Ted Naifeh à la librairie Bachi-Bouzouk il y a bien longtemps. Il était super sympa, et je me suis dit «bah, je vais me la péter et lancer la discussion» (en anglais bien sûr) sauf que ben je sais pas faire ça, alors je suis arrivé, j’ai posé les 3 questions banales que les auteurs doivent détester à force de les entendre, puis, il me sauve la vie, il me parle de Batman à cause de mon sweat à capuche, et là c’est cool on a passé un bon moment à discuter de Batman donc et du fait qu’il ne voulait pas pour l’instant passer du temps sur un personnage qui n’est pas le sien, mais qu’il aimerait bien faire un Batman un jour... Le truc se passe et je m’en vais, fier et content de ma dédicace et de mon après-midi, et là, bam, gros taquet derrière la tête «Mais t’es trop con, t’aurais du lui demander un Batman, mais quel abruti tu fais!» Depuis, je demande à tous les auteurs un Batman, en espérant le revoir pour lui demander aussi. Je lui demande des fois dans nos discussions facebook, pour lui rappeler que j’attends son Batman.

Attaques répertoriées

Ceux qui n’apprennent rien du passé sont condamnés à le répéter. Depuis l’âge de pierre jusqu’à celui de l’Information, les morts-vivants ont menacé d’engloutir l’humanité. Ils arrivent. Ils ont faim. N’attendez pas qu’ils vous surprennent! Vous trouverez ici les principales attaques zombies recensées depuis l’aube de l’humanité. Dans la savane africaine, contre les légions romaines, en haute mer avec Francis Drake... chaque civilisation a dû les affronter. Autant de leçons à méditer – et à retenir. Organisez-vous avant qu’ils se soulèvent. Recueillies par le plus grand spécialiste mondial des zombies, ces Attaques répertoriées nous révèlent de quelle manière d’autres cultures ont fait face – et survécu – à cet immémorial fléau viral. En nous immergeant dans les horreurs du passé, nous pourrons peut-être nous préparer à celles qui nous attendent demain.

Attaques répertoriées
Scénario de Max Brooks
Dessin d’Ibraim Roberson
Traduction de Patrick Imbert
Édité chez Calmann-Lévy
en avril 2010
I.S.B.N. 978-2-7021-4088-8


C’est mot pour mot la dernière partie du Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks, excellent livre dont je ferai le billet bientôt si je n’oublie pas d’ici bientôt. À la première lecture, je me rappelle, je venais de finir le bouquin, je me disais donc déçu que ce soit un copier/coller du texte avec juste des images en plus. Maintenant, je l’ai relu sans être passé par l’étape bouquin, et du coup, je peux dire que j’ai été injuste. En effet, c’est très bien fait, les illustrations sont très belles et apportent pas mal au texte, je trouve que c’est une vraie bonne idée d’avoir sélectionné ces histoires pour les mettre en image. Le choix du dessinateur est excellent puisque monsieur Roberson a fait un travail superbe là-dessus (c’est un illustrateur très connu, et à chaque fois, ces travaux sont bons, ben là, ça ne jure pas, c’est excellent), la mise en scène est bonne, respecte les subtilités narratives. C’est du très bon travail, j’aime beaucoup.

Combat ordinaire (le) 4

C’est l’histoire d’un chantier qui ferme, d’une petite fille amoureuse, d’un soir d’élections et d’une nuit dehors...

Le combat ordinaire 4 Planter des clous
Scénario et dessin de Manu Larcenet
Couleurs de Patrice Larcenet
Édité chez Dargaud
en mars 2008
I.S.B.N. 978-2205-06140-6


Il est un peu moins bon que les autres. Non, ce n’est pas tout à fait vrai. Il est aussi bon mais le sujet m’intéresse moins. En fait, juste la fin, juste le passage sur les élections. C’est typiquement le genre de discours qui me gonflent, discours de gens qui ont une conscience politique (oui, c’est bien aussi dénué de sens que ça en a l’air). Enfin, je suis pas là pour parler politique, surtout que toutes les petites luttes de la vie qui sont autour de ça sont géniales. Le personnage du collègue de Marco (je sais même pas s’il est nommé) est tout simplement parfait. Une ode à la misère qu’est la vie. Et le type n’a même pas l’air si pourri, il ne l’est même pas je trouve. Enfin, dans ce tome comme dans les autres, je pourrais m’arrêter sur chaque page et en écrire des pages de commentaire, alors je vais m’arrêter là, il est très bon, je trouve dommage le passage sur les élections, mais la conclusion de ce passage est chouette vraiment. Donc ça reste un très bon album. Très beau.

Goon (the) 5

La vie du Goon et de son compère Franky serait-elle en train de s’améliorer? En effet, les zombies semblent avoir quasiment disparu. En montant la garde au cimetière, Busard empêche le Prêtre Zombie de recruter de nouveaux mort-vivants pour ses armées, mais ce dernier concocte une nouvelle race de serviteurs, encore plus terrifiants. Avec en prime le retour demandé à corps et à cris par les fans de El Lagarto Hombre!

The Goon 5 Fâcheuses tendances
Scénario d’Eric Powell, Tom Sniegoski, Mike Hawthorne, Patton Oswald, Steve Niles, Brian Posehn et Thomas Lennon
Dessin d’Eric Powell, Neil Vokes, Michael Avon Oeming, Kyle Hotz, Mike Hawthorne, Mike Ploog, Ryan Sook, Tony Moore et Guy Davis
Couleurs d’Eric Powell
Traduction de Nick Meylaender
Édité chez Delcourt
en mars 2008
I.S.B.N. 978-2-7560-1300-8


Il est peu courant de voir autant de noms dans les gens qui participent à cette série, en général, c’est plutôt le travail d’un seul homme, mais en fait, dans ce tome-ci, à la fin, il y a tout plein de petites histoires faites par tout plein de gens très connus. C’est pour ça, toutes ne sont pas bonnes, mais la grande majorité si. Et l’histoire principale, all made by Mister Powell, est tout simplement géniale encore une fois. Plus on avance et plus les personnages gagnent en profondeur, et j’adore ça, vraiment (Franky fait exception, lui, il reste aussi profond qu’une flaque par temps aride mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime le Franky). Enfin, un excellent volume une nouvelle fois, à lire et relire sans fin ou faim, comme vous voulez.

Ciel au-dessus du Louvre (le)

C’est l’histoire d’un tableau, au temps de la Révolution française. Celle du portrait de l’Être suprême, commandé par Robespierre à David. Un tableau qui ne sera jamais peint. C’est aussi l’histoire d’une autre œuvre, que le peintre laissera inachevée : le portrait de Bara, un jeune éphèbe de 13 ans, martyr de la République. De l’inauguration du musée du Louvre à la fête de l’Être suprême, d’août 1793 à la mort de Robespierre, c’est aussi l’évocation, écrite et dessinée en vingt «tableaux» urgents, eux aussi inachevés, d’un face à face entre deux acteurs majeurs d’un Révolution trop pressée.

Le ciel au-dessus du Louvre
Scénario de Bernar Yslaire et Jean-Claude Carrière
Dessin et couleurs de Bernar Yslaire
Édité chez Futuropolis
en novembre 2009
I.S.B.N. 978-2-7548-0095-2


Une vision bien différente de l’Histoire que celle que l’on nous apprend (que cette phrase est moche). J’aime beaucoup cette prise de position. Je ne sais pas si c’est de la composition ou juste une retranscription fidèle à la réalité (même si j’ai moyen confiance en les historiens, mais là n’est pas le sujet), mais les points de vue sont très intéressants, et les ressentis des personnages sont très clairs tant les textes sont bons et admirablement illustrés. C’est que du bon dans cet album, je ne m’attarderai pas plus, je sens poindre la migraine, c’est donc l’heure de faire du ménage (oui, ça n’a rien à voir, mais si je veux faire partager ma vie pas si pidante que ça, j’en ai le droit).