samedi 3 mars 2012

Épouvantail pointeur (l')

Dans un état totalitaire où l’on veut contrôler les faits et gestes de chacun, il n’est pas toujours facile de justifier la surabondante présence policière. C’est pour cela qu’on a fait appel à un épouvantail public, sorte de Jack l’éventreur de carnaval chargé de faire «BOUH» à la populace. Flanqué de son fidèle complice canin, il course les badauds, disperse en gesticulant les attroupements suspects. La joie d’un travail bien fait. Mais l’épouvantail reçoit une terrible nouvelle. Ses employeurs lui font savoir qu’ils ont trouvé plus effrayant que lui, et que par conséquent ils se voient dans l’obligation de le licencier. Que peut faire l’artiste consciencieux face à la mécanique industrielle?

L’épouvantail pointeur
Scénario d’Éric Omond
Dessin et couleurs de Boris Beuzelin
Édité chez Glénat
en novembre 2002
I.S.B.N. 2-7234-3740-X


Un album très profond. Pas vraiment rigolo, mais incroyablement bien fichu. En effet, l’histoire n’a rien d’exceptionnelle en apparence, mais plus on pénètre dans le personnage et dans l’univers et plus ce qui paraissait légèrement surfait, ou un peu trop léger prend sa véritable place. Et du coup, le tout prend une sorte de proportion... je sais pas, je dirai bien universelle, mais je crois pas que ce soit approprié... En fait, ce personnage est une métaphore de la vie courante. Et c’est beau. Il se débat comme il peut et c’est désolant. Le seul point négatif serait la fin positive, mais bon, ça reste excellent.


J’ai rencontré cet auteur à un salon du livre à Pau. Sur le stand Bachi-Bouzouk, il y avait peu de monde, sauf pour un ou deux auteurs sur la dizaine présents (peut-être un peu moins, mais pas loin de dix il me semble) et donc, je feuilletais les bandes dessinées de ces gens là, et je tombe sur celle-ci, le dessin me plait beaucoup, alors je me lance et hop, je vais lui demander une dédicace, je crois que c’était l’une de mes premières (mais j’en suis pas certain du tout). Le monsieur n’était pas super bavard, et ne connaissant que peu les auteurs à ce moment là, j’étais assez intimidé. Au final, j’ai eu ce beau dessin sur ce bel album, et j’en suis heureux.

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