Être esclave du préjugé peut coûter cher. Ainsi, une femme qui, par
coquetterie, n'avait plus pété depuis douze ans, est morte de s'être trop
retenue... Cette anecdote, parmi bien d'autres, est rapportée par un érudit du
XVIIIème siècle, Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut, pour qui péter était un art et
le pet, bien lancé, une arme sociale. Publié en 1751, L'Art de péter est
rapidement devenu un classique de la littérature comique et pseudo-médicale.
Avec une précision fort peu convaincante pour la médecine, mais très amusante
pour les esprits mal tournés, Hurtaut montre toute la diversité des pets, qu'il
classe selon leur musicalité, et décrit les différentes manières d'en
prolonger, d'en moduler, ou d'en minorer les sonorités. Après tout, lecteur,
n'est-il pas honteux que, depuis le temps que vous pétez, vous ne sachiez pas
encore comment vous le faites, ni comment vous devez le faire?
L'art de péter
De Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut
Édité chez Payot
en décembre 2009
I.S.B.N. 978-2-228-90114-7
En voilà un bouquin qu'il est fort bien fait. Quelle magnifique phrase
d'introduction n'est-ce pas? Bon, alors, la préface est abusivement longue, à
la limite du pénible, aucune forme, aucun style, vraiment plat et très long. Ce
qui est une fort mauvaise introduction au petit bijou qui suit. Une véritable
poésie de style, composée avec tellement de style et de classe que j'ai envie
de ne pas prendre ce bouquin comme une vaste blague mais plus comme une réelle
encyclopédie du pet. Bien entendu, il n'y a là rien de médical, ou de
technique, juste des descriptions magiques et colorées de ce phénomène
tellement commun et pourtant si drôle. Je regrette en lisant ce livre de n'être
pas un péteur, parce que du coup, ben j'aurais bien ponctué sa lecture de moult
gaz, mais non... Quelques rots tout au mieux. Je le conseille, c'est très vite
lu, et à part la préface qui est vraiment pénible et n'apporte rien et que l'on
peut donc passer sans problème, c'est très bon. Je me dois de remercier Eric
Bourda pour cette découverte!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire